Harfang des neiges © J. Mégré 2020
Avez-vous trouvé un oiseaux blessé ?
Les oisillons représentent 80 % des oiseaux confiés à un centre de réhabilitation. Toutefois, il s’agit la plupart du temps de victimes de « kidnapping », c’est à dire d’oiseaux qui auraient dû être laissés sur place là où ils ont été trouvés.
Merle d’Amérique immature ©Sylvain Langlois
Si l’oisillon est complètement nu et sans plume et ne peut voler lorsque vous vous approchez, c’est qu’il est tombé du nid et qu’il est incapable d’y retourner. Heureusement, il est assez rare que ça arrive. Vous pouvez alors le remettre avec beaucoup de précautions dans son nid. Noter qu’il est tout à fait faux de croire qu’on ne peut pas toucher à un oiseau parce que l’odeur humaine fera fuir la mère. En effet, depuis plus d’un siècle on bague les oiseaux et on n’a remarqué aucune réaction négative chez les oiseaux. On ne fait donc courir aucun risque à un oisillon en le prenant dans nos mains pour le mettre dans son nid, à l’abri du danger.
Si le nid a été renversé par la pluie ou le vent, vous pouvez le remettre en place et si le nid est trop endommagé, vous pouvez le remplacer par un contenant garni de brindilles (prévoir des trous pour le drainage de l’eau de pluie).
Si l’oisillon peut voler sur de courtes distances mais que vous craignez qu’un chat ou un autre prédateur n’en fasse son repas, vous pouvez le déposer dans un bosquet où il sera hors de leur portée.
Il ne faut pas apporter l’oisillon avec vous pour essayer de l’élever vous-même parce que :
C’est illégal de garder un oiseau sauvage en captivité
Il y a peu de chance que vous trouviez la nourriture qui lui convient avant qu’il ne meure de faim. Un oisillon de moins d’une semaine nécessite trop de soins pour être pris en charge par un néophyte.
Même si vous parvenez à le sauver, les chances que le petit se rende à l’âge adulte sont négligeables car il ne pourra se débrouiller seul en liberté car il n’aura pas appris à se nourrir seul et comment échapper aux prédateurs.
Seule EXCEPTION à cette RÈGLE: Si vous avez assisté à la mort des parents, les oisillons devront être pris en charge. Appelez un centre de réhabilitation pour demander conseil (voir les centres ci-dessous).
Avant d’appeler :
Si vous constatez que l’oiseau récupère assez vite et peut voler à nouveau au bout de quelques minutes ou quelques heures. Vous pouvez alors le relâcher.
S’il souffre d’une fracture à l’aile ou à la patte mais donne une bonne impression générale ( yeux ouverts et réactions normales), vous pouvez appeler une clinique vétérinaire ou un centre de réhabilitation pour demander conseil.
Si vous tombez sur un oiseau gravement blessé, dont l’état empire au bout de quelques heures, vous ne pouvez que prolonger son agonie. Le meilleur conseil que l’on puisse donner est de relâcher l’oiseau et laisser la nature suivre son cours.
Que faire si vous trouvez un oiseau de proie malade ou blessé ?
On trouve régulièrement des oiseaux blessés. Une rencontre malheureuse avec un chat ou une collision avec une fenêtre ou un véhicule sont les causes les plus fréquentes de blessures. Les oiseaux qui ont percuté de plein fouet une vitre ou une voiture ne portent pas forcément des traces visibles ( souvent un peu de sang sur le bec) mais ils peuvent souffrir de lésions internes plus ou moins graves. Si vous observez un oiseaux de proie qui vous semble blessé ou malade, il est obligatoire de le déclarer aux agents de protection de la faune du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec. Vous devez communiquer avec le numéro sans frais 1-877-346-6763 ou en dehors des heures de bureau, S.O.S. braconnage centralesos@mffp.gouv.qc.ca / 1 800 463-2191. Ils se chargeront du transport de l’oiseau jusqu’à la Clinique des oiseaux de proie à Saint-Hyacinthe où l’oiseau sera traité.
COMMENT FAIRE POUR TRANSPORTER UN OISEAU : Il faut placer l’oiseau dans un sac en papier et faire des trous d’aération. Une boîte de carton est plus solide pour les gros spécimens. Mettre une couche de papier journal déchiqueté au fond afin de garder l’oiseau propre et confortable. S’il est inconscient, installer l’oiseau pour qu’il repose sur son abdomen. Garder l’oiseau à l’intérieur, dans une pièce tranquille et sans lumière afin de le calmer. Minimiser les contacts humains. L’oiseau vit déjà un grand stress et la présence d’un ou plusieurs humains ne fera qu’empirer les choses.
À NE PAS FAIRE AVEC UN OISEAU BLESSÉ : Ne pas essayer de faire boire ou manger l’oiseau car vous pourriez lui nuire plutôt que l’aider. Ne pas mettre l’oiseau dans une cage en métal car en tentant de s’échapper, il pourrait endommager ses plumes et il faudrait alors attendre qu’il mue avant de pouvoir le relâcher.
Que faire si vous trouvez un oisillon par terre ?
Chez plusieurs espèces d’oiseaux, il est normal que les petits quittent le nid avant de savoir bien voler. C’est simplement que le nid est devenu trop petit pour la nichée. Rassurez-vous, les parents n’abandonnent pas ces jeunes aventuriers. Les oisillons se perchent alors dans les arbres à proximité du nid et les parents continuent de les nourrir. Plusieurs oisillons sont aussi apportés alors qu’une bourrasque de vent aura fait tomber le nid. À ce moment là, il suffit plutôt de leur construire un nid de remplacement.
Si l’oisillon sautille sur le gazon ou s’accroche maladroitement à une branche, il est préférable de le laisser là où il est car ses parents ne sont pas loin et vont s’en occuper dès que vous vous serez éloigné. S’il émet de petits cris que vous interprétez comme des cris de détresse, vous devez savoir qu’il ne fait que signaler sa position à ses parents. Il est même dangereux de tenter de remettre un oisillon qui a des plumes dans son nid. En effet, dans 95% des cas ses frères et sœurs terrorisés par votre intervention sauteront hors du nid à leur tour et vous aurez multiplier le problème et le travail des parents qui devront tous les retrouver !
Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.
Heures de bureau : 1-877-346-6763
En dehors des heures de bureau : S.O.S. braconnage, centralesos@mffp.gouv.qc.ca ou 1 800 463-2191
Centre de réhabilitation et sanctuaire d'accueil pour la faune du Québec
Refuge Lobadanaki à St-Étienne de Bolton, 819-674-1606, info@refugelobadanaki.ca
Centre de réhabilitation Le Nichoir, Hudson Heights
Le Nichoir est spécialisé dans la réhabilitation des petits oiseaux. Ouvert 7 jours sur 7.
637 Main, Hudson, QC J0P 1H0, 450 458 2809
Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP)
L’UQROP à Saint-Hyacinthe / oiseaux de proie et oiseaux aquatiques
(450) 773-8521 poste 8427
(514) 345-8521 poste 8427
Action pour les oiseaux – Centre de sauvetage et de réhabilitation de la faune
Situé à Montréal, ce centre réhabilite les oiseaux et autres animaux comme les mammifères.
(514) 366-9965
Maladie de la salmonellose aux mangeoires
Il peut arriver que vous trouviez des oiseaux malades ou morts autour de vos mangeoires. Vous remarquerez d’abord un oiseau qui reste immobile à la mangeoire pendant plusieurs jours avant de mourir. Au Québec, l’agent responsable de la salmonellose aviaire est habituellement la Salmonella Typhimurium. Il s’agit d’une bactérie pouvant présenter un danger pour la santé des humains et des animaux domestiques lorsqu’elle est ingérée.
Les fientes des oiseaux infectés par la salmonelle peuvent contaminer les mangeoires et les graines et ainsi infecter d’autres oiseaux. Les animaux domestiques, principalement les chats, s’infectent au contact des oiseaux atteints ou de leurs fientes; ils peuvent ensuite transmettre la bactérie aux humains. Il y a également un danger de s’infecter directement en manipulant les oiseaux morts ou malades ou au contact de leurs fientes. La salmonellose se manifeste généralement par de la fièvre et des symptômes de gastro-entérite.
Il est recommandé de prendre les précautions suivantes:
Au niveau préventif, les mangeoires d’oiseaux doivent être maintenues dans un bon état d’hygiène et désinfectées régulièrement ( 1 partie d’eau de javel pour 9 parties d’eau).
La présence d’oiseaux morts ou malades près d’un site d’alimentation devrait inciter son propriétaire à cesser temporairement de nourrir les oiseaux afin d’éviter la propagation de la maladie. Les mangeoires doivent être désinfectées et les graines répandues au sol doivent être ramassées et éliminées. Éviter d’utiliser l’évier de la cuisine pour les opérations de nettoyage et porter des gants de caoutchouc.
Il est également recommandé de ne pas toucher aux oiseaux morts ou malades les mains nues et d’empêcher les enfants et les animaux domestiques de les toucher. Si un oiseau mort doit être manipulé, il est recommandé de porter des gants de caoutchouc ou de protéger les mains avec un sac de plastique que l’on renverse sur l’oiseau.
Il est essentiel de se laver les mains après avoir manipulé des oiseaux ou des mangeoires contaminés.
Signalez tout oiseau mort ou moribond à la Société de la Faune et des parcs du Québec au 1-800-561-1616.