André Cyr, fondateur de la SLOE et passionné d’ornithologie depuis l’âge de 10 ans !
Par Lucie Roy et André Beauchesne
« Il est difficile de rester indifférent à la beauté des oiseaux. On a tendance à oublier l’importance de la contemplation. Quand on s’y adonne, cela nous ouvre un monde de découverte. Une fois familiarisé aux charmes des oiseaux, les protéger devient primordial. »
Cette citation d’André Cyr résume sa passion pour l’ornithologie dont la première graine a été semée à l’âge de 10 ans, lors d’un camp-école à St-Aubert. La suite illustre un parcours qui fait passer sa curiosité pour la nature, à une brillante carrière comme professeur en écologie à l’Université de Sherbrooke, de 1978 à 2008.
Au-delà de son incontestable contribution scientifique, il tient à vulgariser ses connaissances et à mobiliser son entourage à la cause de la protection de la nature et des oiseaux. C’est ainsi que le 25 septembre 1981, il fonde la Société de loisir ornithologique de l’Estrie, le sixième organisme de ce genre à voir le jour au Québec. Il oeuvre à son conseil d’administration, à titre de président ou de vice-président, jusqu’en 1990 et en devient le premier membre honoraire.
Un parcours qui le destine à une brillante carrière de scientifique
Revenons sur les jalons marquants de ce parcours exemplaire qui fait d’André Cyr un scientifique reconnu mondialement, un vulgarisateur hors pair et un ornithologue d’exception, en somme un modèle qui inspire plusieurs générations d’ornithologues.
Né en 1948, André Cyr est originaire de Montréal. À l’âge de 15 ans, il devient membre du Club des Jeunes naturalistes du Collège de Montréal et intègre la toute première organisation de protection des oiseaux de la province, The Province of Quebec Society for the Protection of Birds. Un des premiers organismes du genre en Amérique du Nord, cette société l’amène à participer à de nombreuses randonnées d’observation d’oiseaux, notamment au fameux Parc national de Pointe-Pelée! Plus tard, elle devient la Société québécoise de protection des oiseaux.
C’est vers l’âge de 18 ans, qu’il commence sa véritable démarche de naturaliste au Collège de Montréal en devenant président du Club Jean-Moyen, regroupement de jeunes naturalistes du Collège de Montréal. Il participe à plusieurs camps d’été à l’île aux Basques, aux Razades et à l’Île Bonaventure. II présente ses premiers travaux sur la mésange à tête brune au camp scientifique Les Jeunes Explos du Cap Jaseux à Saint-Fulgence. À 19 ans, il devient responsable des sciences naturelles au camp Minogami en Mauricie et remporte une première reconnaissance pour son club : Le Plateau d’Argent au Symposium de la récréation. À deux reprises en 1969, il présente ses travaux à l’expo-sciences de Montréal et remporte le 3e prix dans la catégorie Biologie. Secrétaire et trésorier de la Société de biologie de Montréal (SBM), de 1970 à 1972, il devient aussi membre de l’American Ornithologists Union, dans laquelle il remporte le titre d’Elective Member.
Sa passion pour la biologie, l’ornithologie et la préservation des écosystèmes l’amène à poursuivre ses études à l’Université de Montréal où il obtient un baccalauréat en biologie et une maîtrise en ornithologie. Il obtient ensuite son doctorat en biogéographie à l’Université de la Sarre en Allemagne.
Des contributions et une reconnaissance internationale
Dès le début de sa carrière universitaire, il devient membre de la Société québécoise pour l’étude biologique du comportement. Entre 1982 et 1989, il occupe le poste de directeur de l’Association québécoise des groupes d’ornithologues qui devient Québec Oiseaux et participe à la fondation de la Société des ornithologistes du Canada.
Sa production scientifique se qualifie parmi les plus prolifiques : 69 articles, dont plusieurs portent sur le Carouge à épaulettes, 90 communications au Canada, aux États-Unis, en Autriche, au Costa Rica, au Brésil, en France, en Allemagne et en Pologne. Il traduit trois guides Peterson et est coauteur de l’Atlas saisonnier des oiseaux du Québec et de Jardins d’oiseaux. Il rédige quatre chapitres de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec. Il est réviseur scientifique de plusieurs revues ornithologiques québécoises. Faits marquants, il donne une conférence à l’Université Cornell aux États-Unis et participe à l’organisation de trois congrès : ceux de la Société québécoise pour l’étude biologique du Comportement (1982), de l’Association québécoise des groupes d’ornithologues (1988) et enfin de l’American Ornithologists Union (1991).
Son souci omniprésent de diffuser la connaissance scientifique à la population en fait un communicateur et vulgarisateur chevronné : plus de 30 articles de magazines, 60 entrevues à la radio et 170 conférences au Québec. Les sujets qu’il aborde sont très variés : entre autres, l’aménagement de jardins d’oiseaux, le comportement des oiseaux, la photographie et le chant des oiseaux.
Il laisse aussi sa marque à la télévision : des chroniques régulières à l’émission 1-888-Oiseaux de 2001 à 2007 à Radio-Canada et à RDI ainsi que la diffusion de plus de 40 capsules ornithologiques intitulées Les oiseaux à la mangeoire avec André Cyr, diffusées de 1995 à 1999 à Météo Média. En 1992, il a remporté le premier prix du concours organisé par American Ornithologists Union en Iowa dans la catégorie Repertory. Fait qui montre le côté polyvalent de ses talents, il peut imiter le chant d’une centaine d’espèces d’oiseaux.
Enfin, on ne peut passer sous silence son talent de photographe naturaliste. En effet, il publie plus de 600 photos d’oiseaux et d’animaux dans une quinzaine d’ouvrages et magasines, par exemple, Biosphère, Internationnal Wildlife, Birder’s World, Nature Canada, Québec Science, Québec Oiseaux et Observation des Oiseaux en Estrie. Une de ses photos fait même la première page du premier numéro de la revue Behavioural Ecology en 1989. Ses photos, présentées dans une cinquantaine d’expositions et de concours, lui valent plusieurs médailles et prix, dont le prix Charles-Eusèbe-Dionne de Québec Oiseaux qu’il obtient pour sa contribution exceptionnelle à la promotion de l’observation et de l’étude des oiseaux du Québec, en 2008. Une des plus belles reconnaissances pour sa carrière exceptionnelle !
Merci, André, d’avoir choisi l’Estrie et donné naissance à la SLOE qui fête maintenant ses 40 ans !